Les troubles du comportement chez les personnes déficientes intellectuelles

Que sont les déficiences intellectuelles ? Quelles réalités recouvrent les termes de déficiences intellectuelles ? Comment se manifeste le handicap ?

2% de la population présente une déficience intellectuelle, cependant, ces handicaps restent mal connus. La déficience intellectuelle se définit comme étant un fonctionnement intellectuel limité, par rapport à une moyenne, accompagné de difficultés d’adaptation à l’environnement. Le concept de déficience intellectuelle englobe des réalités cliniques très hétérogènes. Il existe des différences au niveau des fonctionnements intellectuels et sociaux parmi les personnes ayant un degré de limitation différent (par exemple, entre déficience légère et déficience moyenne) ainsi que parmi les personnes de même niveau.

Pour comprendre le fonctionnement des personnes déficientes intellectuelles dans sa globalité, il faut tenir compte des cinq dimensions suivantes :

  • Les aptitudes intellectuelles.
  • Les capacités d’adaptations (conceptuelles, pratiques et sociales).
  • La participation, les interactions et les rôles sociaux.
  • La santé (physique, mentale, l’étiologie (ou causes de la maladie)).
  • Le contexte social (environnement, culture et possibilités offertes d’avoir un rôle social).

Quand parle-t-on de déficience intellectuelle et de troubles du comportement ?

La déficience intellectuelle se définit par l’existence d’un quotient intellectuel (QI) inférieur à 70 et de troubles de l’adaptation sociale. Le QI ne peut être évalué que par un professionnel de santé (médecin ou psychologue).

Les causes de la déficience intellectuelle sont multiples. Elles peuvent être congénitales (c’est-à-dire présentes à la naissance), neurologiques, génétiques, psychiatriques…

Certains syndromes entrainant une déficience sont bien connus comme la trisomie 21. D’autres commencent à être mieux compris comme les troubles du spectre autistique. De nombreux troubles demeurent ignorés du grand public (syndrome de Rett, syndrome du « cri-du-chat », etc.).

Entre 35% et 50% des individus déficients intellectuels ont des troubles du comportement. Ces troubles ont un impact négatif sur la qualité de vie des personnes déficientes et de leur entourage.

Les conduites inadaptées reposent sur des causes à la fois internes (troubles développementaux, psychiatriques, somatiques etc.) et externes (facteurs environnementaux). Les troubles du comportement peuvent avoir pour but d’éviter certaines tâches ou situations déplaisantes, d’attirer l’attention, d’obtenir un bénéfice, de permettre une stimulation sensorielle. Les comportements problématiques peuvent être liés à une gestion inefficace des états émotionnels. Il peut s’agir d’une combinaison de ces différents points.

Il existe peu de traitements médicamenteux spécifiques pour les personnes déficientes intellectuelles et pour les troubles du comportement.

Pourquoi les troubles du comportement apparaissent ? Pourquoi se maintiennent-ils ?

Un comportement ne porte pas en lui-même sa signification. Il apparaît souvent dans une séquence, parmi d’autres comportements. Une attitude aura plus de chance d’être reproduite si celle-ci induit un bénéfice ou l’évitement d’un élément aversif ou désagréable. Par conséquent, pour qu’un comportement problématique s’installe, il faut que celui-ci entraîne une répercussion positive pour les personnes. En psychologie cognitive et comportementale, on parle de « renforçateurs ». Le renforçateur peut être positif dans le sens où il permet l’obtention d’un bénéfice (capter l’attention des autres, obtenir ce que l’on souhaite, etc.) ou négatif quand il permet l’atténuation ou l’absence d’un élément déplaisant (ne pas être obligé de faire certaines tâches, ne plus être en contact avec certaines personnes, diminution d’éléments déplaisants, etc.). L’obtention ou l’évitement se font par rapport à des éléments internes ou externes. Certaines conduites peuvent avoir ces deux conséquences soient simultanément, soit l’une après l’autre.

La prise en charge doit être effectuée dans le respect des personnes déficientes intellectuelles, de leurs possibilités et de leurs déficits. Elle est entreprise en vue de permettre une amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie des individus.

Les techniques issues des Thérapies Comportementales et Cognitives ont montré de bons résultats.

La prise en charge repose sur :

  • L’observation des comportements des personnes déficientes intellectuelles.
  • Le repérage des éléments pouvant renforcer les troubles.
  • L’observation de la chaine comportementale et émotionnelle précédant l’attitude la plus problématique.
  • L’identification des comportements adaptés pouvant remplacer les attitudes disruptives (perturbatrices, inadaptées). L’objectif comportemental principal est décomposé en buts secondaires que les personnes doivent atteindre avant de pouvoir remplir l’objectif premier.
  • L’adaptation de l’environnement pour le rendre plus structuré et sécurisant.
  • L’encouragement des personnes chaque fois qu’elles font preuve d’une attitude adaptée.
  • L’apprentissage des méthodes pour gérer les émotions et les pensées.

Il existe aussi des prises en charge spécifiques aux personnes autistes comme la méthode ABA (Applied Behavioral Analysis), le programme TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Related Communication-handicaped Children), la TED (la Thérapie d’Echange et de Développement).

Les troubles du comportement ont des causes nombreuses et complexes et la prise en compte de ces facteurs permet d’initier des actions en faveur du bien-être des personnes déficientes intellectuelles et de l’amélioration de leur qualité de vie et de celle de leurs proches. Car c’est dans la compréhension mutuelle et le respect des limites et possibilités de chacun qu’une meilleure autonomie et une cohabitation harmonieuse peut s’établir.

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