La psychoéducation

La psychoéducation, ou éducation thérapeutique, fait partie des recommandations internationales en ce qui concerne la prévention des risques et des rechutes, et l’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie des patients. C’est une pratique thérapeutique qui s’avère très efficace et très peu coûteuse.

Les principes de la psychoéducation

La psychoéducation ou éducation thérapeutique a pour but de former les patients atteints de maladie chronique (et leur entourage) afin de leur donner la possibilité d’être actifs dans le processus de soin et de prise en charge de la maladie. Il s’agit de savoir et de comprendre pour adopter au quotidien les bons comportements face à cette dernière.

Le « patient » n’est plus seulement celui qui « pâtit » de la maladie. Il est amené à devenir « agent ». Pour cela, il est primordial d’arriver à lui offrir (à lui et à son entourage) toutes les informations nécessaires à une bonne connaissance de la pathologie, des différents traitements existants et des enjeux de l’observance thérapeutique. Cette information doit également aider à surveiller les possibles symptômes précoces (ceux qui peuvent prédire une nouvelle phase aiguë) ou résiduels (ceux qui résistent ou persistent même en fin de traitement) et prévenir les nouveaux épisodes de la maladie.

L’objectif à plus long terme pour les personnes souffrant de maladies chroniques est fort. Cette prise de conscience et augmentation de connaissances qu’on appelle aussi « empowerment » va aider à mieux agir pour prévenir les conséquences négatives. Cela ne peut qu’améliorer l’autonomie des personnes et leur qualité de vie, et favoriser le pronostic d’évolution de la maladie.

Comment trouver cette information ?

Tous les réseaux et canaux sont possibles, et notre époque multimédiatique en offre de nombreux. Il est cependant raisonnable de s’interroger sur la fiabilité de certaines sources.

L’éducation thérapeutique peut se faire au travers de livres . On utilise également le terme de « bibliothérapie » pour se référer à ce type d’action. Les livres permettent de développer les sujets de manière plus extensive et explicite et doivent faire preuve à la fois d’expertise et de pédagogie. Il n’existe pas à l’heure actuelle autant d’ouvrages scientifiques médicaux destinés au grand public dans une optique psychoéducative qu’on aimerait pouvoir en offrir. Nous espérons que notre petite collection participera au développement de cette offre.

Elle peut se réaliser au travers de brochures ou livrets distribués lors des consultations dans les cabinets médicaux. Et il est de plus en plus fréquent d’en trouver dans les salles d’attente. Ces livrets donnent accès à une information rapide et résument en général assez bien les points principaux à retenir. Ils peuvent être un bon point d’appui pour une première information et questionnement personnel et permettre d’ouvrir le dialogue avec son praticien sur des questions précises et concrètes. Cependant ils sont réalisés souvent avec l’aide des laboratoires pharmaceutiques.

Les actions d’information peuvent être menées au travers d’activités destinées à des groupes ou plus individuelles. Actuellement dans certaines structures hospitalières, des initiatives à caractère psychoéducatif sont en train de se développer autour de groupes de patients animés par des professionnels de la maladie psychique qui vont aborder au cours des séances et en interaction avec tous les membres du groupe, les différents aspects de la pathologie.

Internet est aussi un très bon canal d’information . Nous l’utilisons tous de plus en plus et il peut permettre aux patients éloignés des grandes villes et centres hospitaliers d’avoir également un accès à l’information sur les maladies. La difficulté est de trouver des sources sûres. L’utilisation de cet outil doit rester raisonnable et le regard sur les informations critique.

Par Internet, on peut obtenir également toutes les adresses utiles des différents intervenants et aidants en santé mentale. Il existe de nombreuses associations (par exemple GEM, UNAFAM, AGAPSY,…) et fondations (par exemple FONDAMENTAL) entièrement dédiées à ce type de pathologies et qui peuvent être d’une véritable aide pour les personnes souffrant de maladie psychique et leur famille.

Pour conclure

Il est indéniable que toutes les actions psychoéducatives sont d’une grande efficacité dans la prise en charge quotidienne des maladies chroniques. Elles aident les personnes affectées par ces pathologies à devenir de véritables partenaires dans toutes les décisions concernant la maladie. Elles ne remplacent pas les autres modes d’interventions et l’accompagnement du patient par son médecin traitant ou tout autre intervenant en santé mentale. Elles ne sont pas non plus destinées à faciliter des pratiques (toujours dangereuses) d’autodiagnostic ou d’automédication. Elles sont simplement complémentaires des autres formes de prise en charge et permettent d’améliorer l’efficacité des autres thérapies engagées.

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