Le Psychologue

Quelques mots introductifs

Il est souvent plus facile de définir une fonction par ce qu’elle n’est pas, plutôt que par son contenu réel ! Même si les préjugés ont la vie dure, le psychologue doit être distingué de ce monsieur (ou de cette dame) barbu(e) et muet(te), qui semble vous écouter raconter votre vie tandis que vous êtes allongé sur un divan. De même, il n’est pas un coach du comportement comme l’on peut en trouver dans les disciplines sportives ou les entreprises, encore moins un guide spirituel ou un gourou. Enfin, s’il est souvent appelé « psy », le psychologue n’est pas un psychiatre. Ce dernier a effectué des études de médecine et il peut par exemple prescrire des médicaments. Ce que ne peut pas faire le psychologue dont la formation et, en conséquence, le travail sont différents.

Le statut et la formation du psychologue.

Petit point juridique tout d’abord : le titre de psychologue est protégé par des textes de loi qui fixe les conditions de sa délivrance ainsi que les risques encourus en cas d’utilisation frauduleuse de celui-ci.

Peut faire usage du titre de psychologue une personne qui a obtenu le grade de master 2 en psychologie, ce qui correspond à cinq années d’études après le baccalauréat, et qui a effectué un stage professionnalisant d’une durée minimale de 500 heures avec un psychologue titré. Le cursus peut se poursuivre par un doctorat, mais celui-ci n’est pas obligatoire pour faire usage du titre (à la différence d’autres provinces francophones comme le Québec). La formation dudit psychologue est donc une formation universitaire de haut niveau, qui aborde, sous les angles de la clinique et de la recherche, les différents champs de la psychologie :

  • psychopathologique (étude des troubles et pathologies psychiques),
  • cognitive (étude du fonctionnement normal des processus cognitifs tels que la mémoire, la concentration, l’attribution d’états mentaux à autrui…),
  • neuropsychologique (étude du fonctionnement pathologique des processus cognitifs),
  • sociale (étude de l’influence des autres, des groupes sur le fonctionnement de l’individu),
  • psychodynamique (étude de l’influence des conflits inconscients sur le fonctionnement de l’individu)
  • du développement (étude de l’évolution du fonctionnement psychique au cours du développement),
  • du travail, du sport, de la santé, criminelle, linguistique …

En complément, le futur psychologue reçoit une formation pointue en biologie, statistiques, informatique et langues étrangères.

Pendant son cursus, une large place est dédiée aux stages sur le terrain. L’étudiant doit en effet se préparer au mieux à l’exercice de ses fonctions en observant tout d’abord un psychologue en consultation, puis en prenant sa place pour réaliser des entretiens sous sa supervision.

Que fait le psychologue ?

Pourquoi fais-je ceci ? Pourquoi je pense comme cela ? Pourquoi ai-je telle réaction ? Mes sentiments sont-ils appropriés dans cette situation ?La psychologie se propose de répondre à ces questions en étudiant les processus conscients et inconscients qui sous-tendent nos réflexions, nos actions, nos sentiments, etc.

Afin de réaliser ce travail, le psychologue effectuera en quelques sortes un examen de vos comportements, de vos pensées, de vos émotions. Pour ce faire, son rapport avec vous sera dit de nature « empathique », c’est-à-dire qu’il vous apportera une écoute, une compréhension et une aide en cas de difficultés ou de souffrance psychique. Il fera en sorte d’établir, avec vous, une alliance thérapeutique de bonne qualité. Si vous le trouvez un peu neutre de prime abord vis-à-vis de ce que vous exprimez, sachez qu’il garde cette attitude afin de ne pas renforcer votre mal-être ou votre souffrance. Par ailleurs, il vous posera beaucoup de questions, dont certaines pourraient vous étonner, voire vous braquer. Rassurez-vous, le psychologue ne souhaite pas se montrer indiscrets, encore moins vous manquer de respect ou vous forcer la main ! Soyez franc et dites si certaines questions vous paraissent difficiles ou incongrues. Garder cela pour vous reviendrait à fragiliser la relation thérapeutique entre lui et vous. N’hésitez donc pas à poser des questions età vous renseigner sur son attitude, la durée des séances, ses méthodes de travail… Vous vous sentirez plus à l’aise si vous savez où vous allez.

Quelles techniques psychothérapeutiques utilise-t-il ?

La formation que reçoit le psychologue pendant ses études fait de lui un professionnel à même de vous venir en aide. A ce socle de connaissances et de techniques peuvent venir s’ajouter divers outils psychothérapeutiques que le psychologue aura acquis à travers des formations complémentaires. Elles fournissent des outils supplémentaires mais ne se substituent pas au travail de fond du psychologue. C’est un peu comme si un bon artisan achetait des outils de grande qualité : il pourrait grâce à eux réaliser un bel ouvrage. Cependant, il serait inutile qu’un ouvrier non qualifié possède de bons outils, il lui manquerait la formation indispensable à leur utilisation. Loin de constituer un catalogue exhaustif, parmi ces techniques psychothérapeutiques, vous trouverez : les thérapies cognitives et comportementales, l’hypnose, la systémie, la psychanalyse, la désensibilisation et reprogrammation par mouvements oculaires, etc. Ces techniques ont, plus ou moins, prouvé scientifiquement leur efficacité. Elles répondront à certaines difficultés, mais pas à toutes. Elles conviendront à certains individus, mais pas à d’autres. C’est au psychologue de déterminer si l’une de ces techniques peut vous aider, et qu’elle sera adaptée à votre problématique. Si l’une de celle-ci vous est proposée mais qu’elle vous met mal à l’aise, n’hésitez pas à en faire part à votre thérapeute. C’est à lui de s’adapter en cas d’inconfort.

La consultation chez un psychologue est-elle remboursée ?

Le remboursement des consultations chez un psychologue est un sujet épineux. Alors que les troubles psychiques, comme la dépression ou les troubles anxieux, sont de mieux en mieux reconnus et que le fait de consulter un spécialiste est de moins en moins stigmatisé, il est très loin d’être systématique. Les consultations sont remboursées par l’Assurance Maladie dans les établissements du secteur publique comme les services hospitaliers, les centres médico-psychologiques, etc. En revanche, les consultations dans le privé (un psychologue qui exerce seul en ville, même dans un centre médicalisé) ne sont pas remboursées ! Certaines mutuelles proposent à leurs adhérents des contrats spécifiques qui prennent en charge ce type de soins, mais elles sont peu nombreuses et … onéreuses.

A noter et c’est important, que les étudiants à l’université peuvent consulter sans frais dans les Bureaux d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU).

En guise d’ouverture…

Ces quelques mots de présentation du psychologue sont certainement loin de répondre à toutes les questions que vous vous posez et vous vous demandez si vous devez franchir le pas. Sachez qu’il est normal de ressentir une appréhension à aller consulter un « psy ». Bien que les consciences évoluent, il n’en demeure pas moins que des préjugés persistent : aller voir un psychologue serait réservé aux « fous », aux « faibles », à « ceux qui s’écoutent de trop ». Or, c’est tout le contraire ! Savoir aller chercher de l’aide auprès d’un professionnel quand on va mal est un signe de force de caractère et d’adaptabilité ! Si vous pensez qu’il est nécessaire pour vous de consulter, soyez sûr de vous et n’ayez pas peur. Le psychologue est là pour vous aider.

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